lundi, mai 09, 2005


(AFP) Dopé par Internet, le marché de la pornographie infantile est devenu l'un des plus lucratifs au monde, au point où le Conseil de l'Europe et l'UNICEF ont décidé d'unir leurs efforts pour le casser.

L'une des armes fourbies est la nouvelle convention contre la cybercriminalité, qui comporte un chapitre spécifique sur la pédo-pornographie et qui doit être signée vendredi à Budapest par une vingtaine de pays européens, les États-Unis, le Japon et le Canada.

Les États-Unis, qui ont été étroitement associés à la rédaction du texte, estiment que la pornographie mettant en scène des enfants génère des flux commerciaux estimés entre deux et trois milliards $US (entre 3,2 et 4,8 milliards $CA) par an, selon une étude réalisée pour l'UNICEF.

Landslide Inc., une entreprise américaine spécialisée dans la pornographie infantile démantelée en 2000, réalisait grâce à Internet un chiffre d'affaires de 9 millions $US (14,4 millions $CA) par an, d'après cette étude.

Les images pornographiques sont souvent «artisanales» car prises par des amateurs de sévices sexuels, mais leur reproduction et leur vente au niveau international génère d'importants bénéfices, souligne le document.

Une recherche de sites pédo-pornographiques réalisée en avril sur le moteur de recherche Google a donné 450 000 résultats, selon Julia O'Connell de l'UNICEF.

Depuis dix ans, Internet s'est développé avec une telle vitesse qu'aucune réglementation n'avait pu s'y adapter. «Les exploiteurs d'enfants ont bénéficié de transmissions rapides, d'une grande facilité d'accès et du luxe de l'anonymat», selon Mark Erich Hecht (UNICEF).

Les forums électroniques, les «communautés en ligne» et les salons de discussion constituent trois moyens facile d'accéder à la pédo-pornographie sur Internet, explique l'UNICEF.

Dans les forums électroniques spécialisés, les amateurs échangent du matériel pornographique. Dans les salons de discussion, les «prédateurs» sexuels sont à la recherche d'un enfant à séduire, le persuadent d'entrer dans une salle de discussion privée, puis de leur donner son courriel et son numéro de portable.

En 2000, aux États-Unis, 300 enfants ont disparu après avoir pris contact avec un inconnu, selon des chiffres du FBI, la police fédérale américaine, cités par l'UNICEF. Selon le FBI, le nombre d'infractions commises en ligne contre des enfants augmente de 10% par an aux États-Unis.

La Convention européenne contre la cyber-criminalité, qui est ouverte aux pays non membres du Conseil de l'Europe, est à cet égard un texte «pionnier», sans équivalent dans le monde.

Il oblige les États à promulguer des lois contre les fraudes et les contrefaçons sur Internet, mais aussi à prendre des dispositions pour interdire la production, la transmission, l'obtention et la possession d'images représentant des enfants dans des scènes sexuelles.
By Nilsen RHEVI at http://nilsen.home.ro

Aucun commentaire: