Enquete chez les canadiens

Dans un reportage choc diffusé l'an dernier à Enjeux, on avait démontré la portée du Web sur la sexualité des jeunes; on y apprenait que 80% des enfants mentaient à leurs parents le temps de dire ce qu'ils fabriquaient des heures durant devant l'écran. 75% des parents, à l'inverse, s'affirmaient convaincus d'un usage tout à fait innocent de ce Web. L'organisme canadien, Réseau Éducation-Médias, qui vante les mérites de l'éducation aux médias et à Internet, compile des statistiques décapantes: 80% des jeunes Canadiens naviguent sur Internet de la maison, et la moitié d'entre eux sans aucune surveillance. Au fil de fructueux clavardages, le quart d'entre eux se sont pourtant fait proposer une rencontre avec un inconnu croisé au hasard du Net, ce que 15% ont accepté, dont 20% sans personne pour les accompagner… La sociologue Diane Pacom refuse de faire porter la totalité du blâme sur Internet: «c'est la société dans son entier qui nous dévoile une pornographie constante et continuelle». Sans aucun filtre critique pour leur désigner la portion d'interdit et de saugrenu dans le lot, «la sexualité devient de plus en plus expérimentale. Quand, par exemple, un jeune garçon nous demande pourquoi sa blonde ne jouit pas quand il lui fait pipi dessus, c'est clair que son éducation sexuelle ne lui vient pas d'un cours au secondaire», explique sans détour le Dr Marc Steben, médecin-conseil à l'Institut national de santé publique du Québec. Selon Mme Primeau de Tel-Jeunes, «comme les jeunes s'éduquent en quelque sorte à la sexualité au moyen de la cyberpornographie, ils s'imaginent que ce sont des pratiques obligées». Mais, lorsque des parents lancent un S.O.S, le Réseau Éducation-Médias transmet de l'information préventive sur la sécurité et Internet, en lien avec l'avènement du clavardage et l'usage du Webcame.
By Nilsen RHEVI at http://nilsen.home.ro